Q : Mon petit-fils de 8 ans séjourne chez moi pendant quelques semaines, et j'ai remarqué qu'il se rongeait les ongles. Certains d'entre eux commencent même à avoir l'air douloureux. Je me souviens qu'il existait autrefois un produit que l'on pouvait appliquer sur les ongles pour aider les enfants à arrêter de les ronger. Ce type de produit existe-t-il encore ?
Oui, ces produits sont toujours fabriqués et largement disponibles en vente libre sous plusieurs marques. Aujourd'hui, j'ai trouvé le vernis à ongles Vitry Anti-Bite et le vernis à ongles Witchcraft Stop It Anti-Bite dans les rayons des pharmacies. Ces vernis transparents ont un goût amer prononcé qui est conçu pour réduire l'envie de se ronger les ongles ou de sucer son pouce. Les avis sont généralement positifs, beaucoup de gens les trouvant efficaces, même si certains jeunes enfants semblent s'habituer au goût au fil du temps et continuent à se ronger les ongles.
Pour les utiliser, appliquez-les une fois par jour sur des ongles propres jusqu'à ce que l'habitude cesse, puis réduisez à deux applications par semaine pendant un mois supplémentaire pour éviter toute rechute. Le produit peut être facilement retiré des ongles à tout moment à l'aide d'un dissolvant sans acétone.
Se ronger les ongles est une habitude assez courante qui touche environ 30 % de la population et qui peut être difficile à perdre. Les gens se rongent souvent les ongles en réponse au stress, à l'anxiété, à la nervosité, à l'ennui, ou même sans s'en rendre compte, par exemple lorsqu'ils sont profondément concentrés. Pour certains, cela n'arrive qu'occasionnellement, comme se ronger tous les ongles la veille d'un examen important, comme je le faisais autrefois, tandis que pour d'autres, cela peut devenir une habitude chronique qui endommage les ongles et la peau environnante.
En plus d'endommager les ongles et la peau, se ronger les ongles peut entraîner des infections fongiques et bactériennes au niveau du lit de l'ongle et de la peau environnante. Cela peut également causer des dents ébréchées, des blessures aux gencives, des douleurs à la mâchoire et des problèmes d'alignement. De plus, mettre régulièrement les mains dans la bouche augmente l'exposition aux germes, y compris certains que j'ai mentionnés dans des articles précédents et qui causent des maladies telles que la grippe, la COVID-19, le VRS, la grippe intestinale, les oxyures et la maladie mains-pieds-bouche.
Pour rompre avec cette habitude, il faut commencer par identifier les facteurs qui déclenchent le rongement des ongles. Ces facteurs sont souvent le stress, l'anxiété, l'ennui ou la concentration mentale. L'utilisation des vernis dissuasifs au goût amer mentionnés ci-dessus peut vous aider à prendre conscience du moment où vous vous rongez les ongles sans vous en rendre compte. Une fois que vous connaissez vos facteurs déclenchants, essayez de remplacer cette habitude par une autre activité. Presser une balle anti-stress ou utiliser un jouet anti-stress sont des exemples d'activités de remplacement que vous pouvez faire pour occuper vos mains et les éloigner de votre bouche. Vous pouvez également essayer d'appliquer des barrières telles que des pansements ou des bandages sur vos ongles pour vous empêcher physiquement de les ronger. Garder les ongles coupés et hydratés aide à réduire les envies de se ronger les ongles.
Comme vous avez mentionné que les ongles de votre petit-fils semblent douloureux, évitez d'appliquer du vernis dissuasif sur les zones de peau abîmée, car cela pourrait provoquer une sensation de picotement et ralentir le processus de guérison. Couvrez les zones de peau ouvertes avec un pansement jusqu'à ce qu'elles guérissent, puis vous pourrez commencer à appliquer du vernis dissuasif sur ces ongles.
Si la douleur au niveau des ongles s'accompagne de signes d'infection tels que rougeur, gonflement, douleur ou saignement autour des ongles, il convient de consulter un médecin ou une infirmière praticienne avant d'appliquer un vernis dissuasif sur ses ongles. D'autres signes d'infection peuvent se développer plus progressivement, mais nécessitent tout de même une consultation médicale, notamment une décoloration des ongles et une séparation des ongles de la peau environnante.
Erin Thompson (BSc, BScPharm) est diplômée de l'Université Dalhousie et pharmacienne communautaire au Shoppers Drug Mart de Quispamsis (N.-B.). Les opinions qu'elle exprime dans cette chronique sont publiées à des fins éducatives et informatives uniquement, et ne sont pas destinées à servir de diagnostic ou de traitement, ni à se substituer à un avis, un diagnostic ou un traitement médical professionnel.